Argumentaire

Le colloque « Déplacés, exilés » s’interroge sur le rôle
des populations déplacées et exilées dans la
construction européenne, qu’elles viennent de pays
européens ou d’autres régions du monde. Dans une
approche résolument pluridisciplinaire, cette enquête
porte tout particulièrement sur la période qui s’ouvre
avec la guerre d’Espagne et les prémices de la
Seconde Guerre mondiale, sans pour autant exclure
de porter des éclairages sur les périodes antérieures.
La question centrale du colloque est de déterminer
comment ces acteurs et actrices ont pensé et/ou fait
l’Europe : comment les exilé.es et déplacé.es ont
contribué à la construction de l’Europe, ou au
contraire à sa mise en défaut. Nous nous intéressons
aux expériences faites par ces populations des
conflits, des violences et des dispositifs de contrôle
européens, soit aux ressources mobilisées, aux
usages, aux représentations, et aux énoncés qui
dessinent cette Europe en mouvement.
Par ce biais, nous cherchons à interroger non
seulement ce qu’est et veut être l’Europe, mais
également la mise à l’épreuve de sa dynamique
transnationale et de sa capacité à respecter les
normes et valeurs qu’elle affirme, particulièrement
les droits humains, dont témoigne par l’exemple la
récente panthéonisation des époux Manouchian en
France. Ainsi, nous souhaitons confronter l’Europe à
son histoire et à sa mémoire. Le colloque s’inscrit
dans la continuité des travaux qui la saisissent au
prisme de ces mouvements multiples, tels que Europe
on the Move d’Eugen Kulischer, Europa in Bewegung
de Klaus Bade, et plus récemment Der Europäische
Traum d’Aleida Assmann et The Great Migration de
Peter Gatrell.

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